"Rien, moins que rien, pourtant la vie." Aragon

A la découverte de la beauté et de la vie ...

A la découverte de la beauté et de la vie ...

lundi 28 juin 2010

De chaque côté du miroir - Annick Sert

"Attrapeuse de rêves, orpailleuse, butineuse", mon amie Annick ne cesse de nous enchanter par ses multiples et merveilleuses pépites de poésies, de mots et d'images qui touchent le cœur de ses amis.
Annick ouvre de si nombreuses fenêtres sur le monde, la nature, les cultures, la littérature, les arts, le tout avec tant de douceur et de tendresse et une étonnante humilité et simplicité.

Qu'il me soit permis de reprendre les propos du Professeur Charles Gardou, Anthropologue à Université Lumière Lyon 2 qui parlait du présent blog et de l'adapter à ce que partage souvent Annick : En un monde, ressemblant parfois à s'y méprendre à un champ de bataille, la sensibilité d'Annick rappelle, avec intelligence, avec délicatesse aussi, que les menaces de « déshumanisation » nécessitent des formes originales de résistance.
Annick est de ces femmes là, elle est du côté de la résistance, de l'espérance aussi, des rêves lucides ...

Avant son départ en vacances, Annick m'a autorisée à publier un de ses écrits, associé à une de ses photos, véritable perle dans un écrin de douce rêverie, un doux murmure qui m'enchante tellement..
Merci Annick ! 


 Photo ©Annick Sert

De chaque côté du miroir
Chacun sent la présence de l'autre
Nos pensées se rejoignent
Je te suis, tu m'es
Deux en un(e)
...Mes yeux voient à travers les tiens
Je sens tes doigts en les miens
Tes aspirations emplissent mon coeur
Nos coeurs cadencent au même rythme
Nous partageons la même âme ...

Annick Sert


"Tout vit tout est plein d'âmes" Victor Hugo


Quelques citations qu'Annick aime et qui la caractérisent si bien  :


"Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu'y circule librement la brise que m'apportent les cultures de tous les pays" Gandhi

"Hâte-toi de transmettre ta part de merveilleux, de rébellion, de bienfaisance, sinon tu seras en retard sur la vie, la vie immédiate." René Char

 le blog d'Annick, l'attrape-rêves : http://mananiya.blogspot.com

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jeudi 24 juin 2010

Les portes de notre imagination ... The doors of our imagination ... Maria Monteiro et Julien Pascual

"Un cri"

Avec une amie, je partage une émotion très forte devant les œuvres de Julien Pascual, dont j'ai déjà parlé sur ce blog.
Maria a écrit un superbe texte (en portugais, sa langue maternelle et en anglais) sur ce qu'elle ressent devant les oeuvres de Julien, texte qui mérite d'être publié car il nous incite à faire silence, au delà de nos rêves et de nos réalités, sur une fenêtre ouverte sur le monde de maintenant, d'aujourd'hui, de demain. ...


"Demain Peut Etre"

"Simplesmente...
Num de repente uma foto quadrada e outra e mais outra tocaram a liberdade da imaginação, as palavras da interpretação, a poesia sem palavras... A certeza de sermos apenas um instante, um ponto na imensidão. O olhar deteve-se para aprofundar a descoberta. Singelo como a nossa própria existência na imensidão das possibilidades. Para além dos nossos sonhos, das nossas realidades, encontram-se distintas as marcas, as memórias que criamos em nosso redor, captadas pelos olhar atento do fotógrafo e artista.
À mente é permitido deambular pelas cenas quotidianas em que o mar e a terra se tocam, e, até, procurar uma identificação ou, somente, por oposição, esperar ouvir o nosso pensamento desligar-se e ser ultrapassado por outros mundos, outras vivências, instantes felizes, paralelos ao nosso, com que podemos olhar o nosso próprio mundo e lembrar o nome do artista.
E às vezes essas mesmas formas de arte são como uma janela aberta para o mundo de agora, o hoje, o amanhã, ou para momentos passados, congelados intencionalmente para abrir a porta da nossa imaginação e escrevermos mentalmente a história, tal como a imaginamos. E se de outra forma pudessem ser descritas... Sê-lo-iam, para mim, como poesia visual..."
Maria

"Impressions
A window was slowly opening to a perfect square and the imagination felt free and dreams were worth because words weren't enough to explain to the mind that those were images, those weren't poems with words... We feel or see ourselves in an instant, or just as a tiny spot in the wilderness, or just outdoors. We feel that's a moment in time which make us want to imagine more. Sometimes the images seem simple as our own existence, in the vastness of all possibilities that the world allows to have, feel and imagine. Beyond our dreams and our realities, the memories we create around us are captured by the eyes of the photographer and artist allowing us to imagine a bit more, to write our own thoughts on what we are seeing.
The mind is allowed to wander through the everyday events, where the sea and earth touch and feel as one, and we expect to hear our thoughts and be overtaken by other worlds, other experiences, some great happy moments or just the silence...
And we look around to find the name of the artist.
And again we notice the mirrors onto the world now, today, tomorrow, or to past moments, frozen in time, to open the doors of our imagination... And if they could be described by me ... I would call them poetry."
Maria


Photo ©Maria Monteiro "Luminous"

Blog de Maria Monteiro : http://words-dreams.blogspot.com
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mercredi 23 juin 2010

Provence meurtrie ... quand l'eau ravage cette terre du sud
































































Provence, écrin de lumière, terre de contraste

Villages blancs, ocres, ourlés de brume au matin
Perchés, blottis ou perlés de dentelles
A l'ombre de leurs campaniles ciselés
Petites ruelles tortueuses, ensoleillées et ombrées
Maisons somnolentes
Sous des chapeaux de tuile rondes brûlées et burinées
Maisons serrées les unes contre les autres

Provence sanguine
Blanche d'un côté, ocre de l'autre
sculptée par le vent, la mer, les fleuves et rivières
Qui sans cesse la peaufinent telle une œuvre inachevée
Espaces sauvages encore préservés.

Symphonie de couleurs
chaudes et bigarrées des marchés
roses, rouges, blancs des lauriers,
vertes des vignes alignées
gris-bleus des oliviers centenaires
émeraude des pins parasols
bleu-sombre du massif des Maures au matin
ocre, rouge feu de l'Estérel
jaunes, gris, immensément gris ...

Vagues de parfums
Fleurs d'orangers, citron
Thym, romarin, sauge
Lavande, bruyère, cistes, arbousiers

Saveurs pulpeuses de pêches charnues, de figues juteuses
Tel un jardin d'éden, le verger de Provence éveille des pulsions charnelles

Marius, César, Fanny "avé" l'accent
sur la place du village ombragée par les platanes,
les boules à la main, les pieds "tanqués"
discutent passionnément
tranquillement.

Et puis soudain, en deux heures ...

Des nuages de pluie qui transpercent
Des grondements de torrents dévalant furieusement les ravins
Flots impétueux lancés à la vitesse de chevaux au galop
Flots dévastateurs inondant tout,
Emportant hommes, femmes, enfant arraché au bras de sa mère,
Maisons, voitures à la dérive, arbres, terres, portes, fenêtres éclatées, tels des pantins déchiquetés, écartelés
Ponts arrachés, cassés par ce tremblement de terre
Rivières devenues volcans crachant l'eau en furie.

......
 
Silence absolu comme si la terre avait cessé d'être
Désolation
Pleurs, angoisse
Le chaos
L'enfant de Provence accablé, le regard vide, hagard, ayant tout perdu.

Et puis la solidarité
Véhicules rouges, bleus, jaunes, oranges des pompiers, gendarmes, municipalités et protection civile
Ballets d'hélicoptère tournoyant, cherchant, hélitreuillant 
Chaleur humaine, entraide, respect, amitié
La vie reprend doucement
Le soleil chauffe les corps endoloris, les cœurs meurtris
La lumière panse les plaies
L'hirondelle s'est à nouveau posée ...

Draguignan, Trans-en-Provence, les Arcs, Taradeau, Figanières, Lorgues, Vidauban, Le Muy,  Le Luc, Flayosc, le Thoronet, Roquebrune, Fréjus, Saint Augulf, Villecroze ...
Villes et villages meurtris et ravagés
Qui m'ont donné tant de bonheur
Jamais je n'oublierai
Toujours en mon cœur
Vous continuerez à raconter, à chanter la Provence.



























































Photo prise dans le journal Var-Matin








Photos prises dans le journal Var-Matin
 


* * *

Une vidéo parmi d'autres :
 



... Mais elle retrouvera ses couleurs, la Provence ...






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lundi 14 juin 2010

Maintenant, plus que jamais ... la Belgique

Je l'entends s'écarteler maintenant ... Pourrais-je encore l'entendre chanter ... mon plat pays que j'aime tant ???
Emotion et infinie tristesse ... :(((
En hommage à mon pays, fondateur de l'Europe, au pays de grands hommes qui bâtirent sa destinée, au pays des primitifs flamands et du surréalisme, des grands poètes, des grands chanteurs, aux populations diverses, plurielles, mais si accueillantes et joviales !


Photo ©Benoit Chavaneau


"Ca ne sert à rien d'insister, nous ne parlons plus la même langue...
- Pourtant nous avons eu de beaux moments ensemble, tu sais, quand je faisais l'effort d'apprendre ton cœur flamand et que tu me murmurais ta passion en Français...
- Ce n'étais plus une barrière que la langue alors, quand tu m'embrassais...je n'étais plus ta négresse blanche, tu n'étais plus mon riche négociant blanc du comptoir de la compagnie des indes... Tu n'étais plus cet arrogant drapier flamand ton corps nu vibrait contre le mien dans une chambre de Bruges ou du vieux Namur...
- Les choses allaient de soit... Tout était évident. Il n'y avait plus de riche et de pauvre, tu faisais de la mendiante une reine et je faisais de toi mon van Eyck, Mon Frédérick van Bürsel...
Alors , qu'avons nous fait de nous pour que peu à peu notre chair se déchire de la sorte ...Pour que nous ne soyons plus que l'égoïste de l'autre...
Aujourd'hui je pleure sur toi ma Flandre chérie et j'ai mal pour Carine, Anne, Myriam nos enfants, qui ne se posent pas tant de questions et se partagent notre cœur comme on le fait en amour et non comme tu voudrais le faire d'une simple praline, d'un mauvais coup de couteau..."


Benoit Chavaneau, ami, merveilleux écrivain français et amoureux de la Belgique.
Je le remercie infiniment et tendrement pour ce merveilleux texte et la photo, texte qui me touche au plus intime ...

Photo ©Annick Sert

... et clin de coeur d'Annick et à Annick ... pour qui notre plat pays est de ses amis. ;)

"Douce Belgique aimée, espère et crois quand même..." Emile Verhaeren



Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le cœur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l'est écoutez-le tenir
Le plat pays qui est le mien

Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir
Le plat pays qui est le mien

Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
Avec le vent du nord écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot
Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud, écoutez-le chanter
Le plat pays qui est le mien.

Jacques Brel


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vendredi 11 juin 2010

Provence, couleurs et lumières ...




"Me revoilà tombé dans le Midi dont je n'aurais peut-être jamais dû m'éloigner pour me lancer à la poursuite chimérique de l'art", lettre de Cézanne à son ami Monet en juillet 1895.


Photo ©Annick Sert - Sur les murs des Baux de Provence















"Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route" Jean Giono.















"Quand on vient du Nord et qu'on a dépassé Valence ..."
Valence n'est qu'un pain mal coupé. Il y a encore dans le ciel quelques traces de Lyonnais ... Le Midi n'est pas la Provence. Le gris n'y a pas encore sa qualité aristocratique. Au sud du défilé, par contre, on croit voir un fourmillement de couleurs, et là, c'est du gris, du vrai gris de la qualité la plus noble. Ne croyez pas au peintre qui fourre dans ce pays-ci le rouge sang, le jaune d'or, le vert vinaigre. Tout est gris, à la fin de l'hiver, que jouent les blancs et les roses des fleurs d'amandiers, c'est contre ce gris que s'appuiera l'azur de ciel d'été, c'est de ce gris que s'échappent les flammes à peine citronnées de l'automne. C'est ce gris qui rejoindra le gris l'hiver, le poussant juste un peu, dans les lointains, vers le violt ... dès qu'on a quitté les vergers et les labours, c'est le gris qui vous enveloppe ; un gris étrange fait de lumière intense et de couleurs broyées." Jean Giono, Provence.















 

"La Provence dissimule ses mystères derrière leur évidence". Jean Giono






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mercredi 9 juin 2010

A deux amies ... To two friends ...

une vidéo que je leur dédie ... ♥



















De Lao Tseu : 
 
La gentillesse dans les mots suscite la confiance
La gentillesse dans la pensée crée la profondeur
La gentillesse dans les actes engendre l'amour. 


Kindness in words creates confidence. 
Kindness in thinking creates profoundness. 
Kindness in giving creates love.  





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mardi 8 juin 2010

L'itinéraire d'un poète visuel : Julien Pascual

"Todo pasa y todo queda."


Dans la vie, il n'y a jamais de hasard ...
C'est par une amie que j'ai rencontré le photographe Julien Pascual.
J'ai immédiatement adoré ses oeuvres.
Julien est un homme discret mais qui sait nous parler de l'instant présent, de l'infini, de la liberté, du silence.
Tout comme une de ses amies peintre, Isabelle Mignot, dont il a commenté les peintures dans le si beau livre "Soulscapes" (voir l'article ici sur ce blog), il nous parle de la vie, il nous parle de nous ...
Les photos de Julien sont de véritables poèmes visuels qui font chanter, rêver. Tout dans l'œuvre de Julien est douceur, tendresse, émotion, en ce compris les titres qu'il choisit.
Nous avons envie, en regardant les photos de ce merveilleux artiste de nous évader, de partir et d'oser aller toujours plus loin ...
En un instant magique, d'intense émotion, le temps s'arrête et apparaît la luminosité, la clarté, la transparence. Merveilleux moments saisis par Julien dans une sublime simplicité.


"Pour continuer le voyage, que jamais l'errance ne s'arrête."

"Un jour, j'ai rêvé."

Oui, un jour Julien Pascual a rêvé ...

Laissons le parler de ce qu'il est. J'ai trouvé sur Art Limited les quelques mots laissés par lui sur lui-même.

"Venu à la photo un peu par hasard.... Pour parler du monde, pour conter la vie. Rien de très précis. Je rêve d'un style, j'accouche d'un autre. Je voudrais dire un monde, je parle d'un autre. A moins que ce ne soit le contraire.... j'en parlerai à mon psy


Un instant d'éternité dans un instant fragile, une mélancolie qui en creux parle de la vie, Un voyage immense dans une nature sans limite, la musique du silence, un départ au loin ivre de liberté, d'une liberté qui nait de rien, de l'infini, un voyage pour s'enfuir pour fuir et pour l'oubli."


   "Je ne sais pourquoi."

 "Les jours s'en vont, je demeure."

"L'ombre d'un doute"

 "Caminante no hay camino."

 sans titre

 "Trot"

 "Leucate #2"

"Illusions fragiles."

 "Je te l'ai dit pour les nuages."
Eluard

"Si je te dis ...
dans mon imaginaire ...
le ciel c'est
l'espoir ...
les rêves ... 
le vol ..."

Merveilleuse réalisation de "Planète M.", graphiste professionnel, sur des photos et textes de Julien Pascual - A VOIR ABSOLUMENT : http://www.planete-m.com/julienPascual.html
Son site : http://julienpascual.portfolio.artlimited.net/?offset=24&gid=7814&l=1&lg=fr&tabid=0
Livre "Soulscapes" d'Isabelle Mignot dont les textes sont de Julien Pascual : http://www.thebookedition.com/soulscapes-isabelle-mignot-p-34881.html

Avertissement concernant les photos : 


Comme d'usage en ce qui concerne le DROIT DE REPRODUCTION : Copyright © Julien Pascual (France), Tous droits réservés.

Les oeuvres de Julien Pascual ne peuvent être utilisées sans le consentement écrit de son auteur.


Je remercie Julien de m'avoir autorisé à les publier sur le présent blog.


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