"Rien, moins que rien, pourtant la vie." Aragon

A la découverte de la beauté et de la vie ...

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jeudi 27 septembre 2012

Ciel intérieur


En rentrant du Rwanda et Burundi, j'avais les yeux remplis de couleurs, de ces terres ocres, de ce peuple en marche vers un nouveau destin, faut-il l'espérer...
J'ai voulu décrire, non le ciel de ces deux pays, mais bien celui de mon ciel intérieur, un ciel qui "raconte la terre".



Huile sur toile, 40  x 40

Au ciel, plein d'attention,
ici la terre raconte ;
son souvenir la surmonte
dans ces nobles monts.

Parfois elle parait attendrie
qu'on l'écoute si bien -,
alors elle montre sa vie
et ne dit plus rien.


Rainer Maria Rilke



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mardi 18 septembre 2012

Le goéland, des raisons d'espérer demain...

 Photo prise à Knokke (Belgique)

Chante, m’enchante
La chanson que fredonne le vent ;
Vole, s’envole,
Reviendras-tu, goéland ?
Où vas-tu, goéland, les ailes déployées, la blancheur étincelle ?
De tes pattes palmées tu viens frôler la vague et même l’arc-en-ciel ;
Le vol pur et cambré tout droit vers le soleil :
Emmène-moi là-haut au-dessus des bateaux dans ton ciel !

Apprends-moi les moyens de quitter le rivage et d’aller vers plus loin,
Jusqu’au bout du possible, atteindre les nuées vers d’autres lendemains,
S’élever davantage, inventer mon destin
Pour découvrir ainsi des raisons d’espérer en demain.

Dis-moi comment fais-tu pour effacer en toi la colère et la peur ;
La perfection, dis-tu, n’a jamais de limite, il faut rester veilleur ;
De l’effort au succès, du succès au bonheur ;
Tu dis que ton secret sommeille au fond de nous dans nos cœurs.

Jean-Claude GIANADDA




Vidéo Jonathan Livingstone : Be

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lundi 17 septembre 2012

Au bord de la mer ...


Près de la mer, sur un de ces rivages
Où chaque année, avec les doux zéphyrs,
On voit passer les abeilles volages
Qui, bien souvent, n’apportent que soupirs,
Nul ne pouvait résister à leurs charmes,
Nul ne pouvait braver ces yeux vainqueurs
Qui font couler partout beaucoup de larmes
Et qui partout prennent beaucoup de coeurs.
Quelqu’un pourtant se riait de leurs chaînes,
Son seul amour, c’était la liberté,
Il méprisait l’Amour et la Beauté.
Tantôt, debout sur un roc solitaire,
Il se penchait sur les flots écumeux
Et sa pensée, abandonnant la terre
Semblait percer les mystères des cieux.
Tantôt, courant sur l’arène marine,
Il poursuivait les grands oiseaux de mer,
Imaginant sentir dans sa poitrine
La Liberté pénétrer avec l’air.
Et puis le soir, au moment où la lune
Traînait sur l’eau l’ombre des grands rochers,
Il voyait à travers la nuit brune
Deux yeux amis sur sa face attachés.
 Quand il passait près des salles de danse,
Qu’il entendait l’orchestre résonner,
Et, sous les pieds qui frappaient en cadence
Quand il sentait la terre frissonner
Il se disait: Que le monde est frivole!”
Qu’avez-vous fait de votre liberté!
Ce n’est pour vous qu’une vaine parole,
Hommes sans coeur, vous êtes sans fierté!
Pourtant un jour, il y porta ses pas
Ce qu’il y vit, je ne le saurais dire
Mais sur les monts il ne retourna pas.

Étretat, 1867
Guy de Maupassant, Poésie Diverses, Au bord de la mer






























J'ai pris ces photos à la mer du Nord, à Knokke, en ce très beau week-end de septembre où les goélands se doraient au soleil...


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mercredi 12 septembre 2012

"Avoir confiance dans le vent" ~ Le Cheval d'orgeuil, Pierre Jakez Helias

A mon amie Ludivine,

Un grand-père raconte à son petit-fils que rien n'est plus beau qu'un arbre.
- Regarde, regarde les arbres comme ils travaillent.
 - Qu'est-ce qu'ils font grand-père ?
- Ils rattachent la terre au ciel. Et cela, c'est très difficile.
Vois-tu, le ciel est si léger qu'il est toujours sur le point de prendre la fuite. S'il n'y avait pas d'arbre, il nous dirait adieu le ciel. Alors, il ne nous resterait plus qu'à mourir. Mais heureusement, il y a les arbres... Regarde ce tronc rugueux, tu vois c'est comme une grosse corde. Il y a même des nœuds dedans. Mais à chaque bout, les fils de la corde se desserrent et s'élargissent pour s'accrocher au ciel et à la terre. On les appellent des branches en haut et des racines en bas. Mais c'est la même chose. Les racines cherchent leur chemin dans le sol de la même manière que les branches cherchent leur chemin dans le ciel.
- Mais grand-père, c'est plus difficile d'entrer dans le sol que dans le ciel !
- Hé non, mon fils. Si c'était vrai, les branches seraient droites. Et vois comme elles sont tordues sur le vieux pommier ! Elles doivent aussi chercher leur chemin. Elles poussent. Elles ont bien plus de mal que les racines.
- Et qu'est-ce qui leur donne tout ce mal, grand-père ?
- C'est le vent. Le vent voudrait séparer le ciel de la terre.
Mais les arbres tiennent bon. C'est une sacrée bataille mon fils.
- Et nous grand-père, que devons nous faire ?
- Avoir confiance dans les arbres, contre le vent.

D'après Pierre Jakez Helias, "Le Cheval d’orgueil"

Photos d'arbres (dont un jacaranda) que j'ai prises au Rwanda.






Et la nuit tombée, les arbres murmurent un chant au soleil couchant ...


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