"Rien, moins que rien, pourtant la vie." Aragon

A la découverte de la beauté et de la vie ...

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lundi 14 juin 2010

Maintenant, plus que jamais ... la Belgique

Je l'entends s'écarteler maintenant ... Pourrais-je encore l'entendre chanter ... mon plat pays que j'aime tant ???
Emotion et infinie tristesse ... :(((
En hommage à mon pays, fondateur de l'Europe, au pays de grands hommes qui bâtirent sa destinée, au pays des primitifs flamands et du surréalisme, des grands poètes, des grands chanteurs, aux populations diverses, plurielles, mais si accueillantes et joviales !


Photo ©Benoit Chavaneau


"Ca ne sert à rien d'insister, nous ne parlons plus la même langue...
- Pourtant nous avons eu de beaux moments ensemble, tu sais, quand je faisais l'effort d'apprendre ton cœur flamand et que tu me murmurais ta passion en Français...
- Ce n'étais plus une barrière que la langue alors, quand tu m'embrassais...je n'étais plus ta négresse blanche, tu n'étais plus mon riche négociant blanc du comptoir de la compagnie des indes... Tu n'étais plus cet arrogant drapier flamand ton corps nu vibrait contre le mien dans une chambre de Bruges ou du vieux Namur...
- Les choses allaient de soit... Tout était évident. Il n'y avait plus de riche et de pauvre, tu faisais de la mendiante une reine et je faisais de toi mon van Eyck, Mon Frédérick van Bürsel...
Alors , qu'avons nous fait de nous pour que peu à peu notre chair se déchire de la sorte ...Pour que nous ne soyons plus que l'égoïste de l'autre...
Aujourd'hui je pleure sur toi ma Flandre chérie et j'ai mal pour Carine, Anne, Myriam nos enfants, qui ne se posent pas tant de questions et se partagent notre cœur comme on le fait en amour et non comme tu voudrais le faire d'une simple praline, d'un mauvais coup de couteau..."


Benoit Chavaneau, ami, merveilleux écrivain français et amoureux de la Belgique.
Je le remercie infiniment et tendrement pour ce merveilleux texte et la photo, texte qui me touche au plus intime ...

Photo ©Annick Sert

... et clin de coeur d'Annick et à Annick ... pour qui notre plat pays est de ses amis. ;)

"Douce Belgique aimée, espère et crois quand même..." Emile Verhaeren



Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le cœur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l'est écoutez-le tenir
Le plat pays qui est le mien

Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir
Le plat pays qui est le mien

Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
Avec le vent du nord écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot
Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud, écoutez-le chanter
Le plat pays qui est le mien.

Jacques Brel


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8 commentaires:

Anonyme a dit…

Magnifique texte en effet que celui de Benoît,... comme tout cela est triste !!! Christine Laforêt

Anonyme a dit…

Oui, chère Anne, le texte de Benoit m'a émue aussi...Avec ces mots, il met au grand jour, tout un passé de cette Belgique que nous aimons tous et toutes.! Jacques BREL n'est plus là pour commenter les évènements, mais , nous avons ses textes de chansons, car il chantait si bien son plat pays....
C'était juste pour te dire aussi qu'il ne faut jamais désespérer, et que parfois, les situations évoluent dans un sens favorable pour les uns et pour les autres....
C'est ce que je souhaite de tout coeur pour l'avenir de ce si joli et accueillant pays....Louise Chang

Anonyme a dit…

Nostalgie déjà? Grande tristesse en tout cas....

Anne Dijon a dit…

Merci Christine et Louise de votre passage. Merci lecteur ou lectrice anonyme.
Brel chantait si bien notre plat pays et Benoit également ...
Tristesse mais espoir aussi.

Anonyme a dit…

Ma chère Anne,

C'est en amoureux de Bruges, d'Ostende, de ce Pays à la chair créative, tellement artistique, que je t'ai dédié ce texte...
Jamais je n'ai médit sur les Flamands, ( bien que nous n'ayons pas toujours été très bien accueilli dans certains musées de Bruges) parce qu'il y a Les flamands et Des Flamands ...
Or, à côté de ceux qui nous ont méprisés , il y aussi notre chère Karolien qui nous héberge chaque année avec la même gentillesse, il y a Marlène qui nous vend son coeur et sa bonne humeur avec ses pralines, tout près du beffroi...

Mon premier grand roman d'Amour, se passera là bas, quelques part entre les tours de Bruges et Gent, et j'espère bien qu'il sera traduit en flamand , car si je méprise plus que tout les égoïste , les imbéciles et les démagogues politiques, d'où qu'ils soient, au coeur de Ma Flandre ,les couleurs parlent toutes les langues...celles des marchands certes mais aussi celles des amants.

Benoît CHAVANEAU

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

Que la langue française est belle lorsqu'elle est servie par le talent d'un écrivain, comme ton ami Benoît. Beaucoup d'émotion dans ce passage et elle est communicative.
Quant à Jacques Brel, comme il nous manque et en même temps comme le timbre de sa voix est inscrit dans nos mémoires.
Pourquoi un pays pétri de talents artistiques en est-il venu à se déchirer de la sorte. Je te souhaite de connaître avec la Belgique, des temps plus apaisés et moins partisans, faisant place à cette sagesse et cette poésie des gens du nord. Je le souhaite vraiment.
Bonne soirée à toi et à bientôt

Roger

Anne Dijon a dit…

Cher Benoit, comme ton texte est doux à mon coeur. Je connais ton amour pour ce pays ... qui est le mien ... ce pays où on ne parle que d'une seule voix, d'une seule langue, celle du ♥ et non celles des rancunes ...
J'aimerais très vite lire ton premier roman d'amour !!!

Anne Dijon a dit…

Merci Roger pour tes mots qui réconfortent ! Oui, je pense que notre pays s'en sortira ... Parfois les amants se déchirent. Il nous faut croire et toujours croire. Il nous faut nous retrouver dans l'Art, dans nos cultures, dans nos grands hommes passés, présents et à venir qui firent et font l'histoire de la Nelgique. Amicalement.